8 femmes

Titre original
8 femmes

Pays d'origine
France

Synopsis

En plein hiver, dans une grande demeure bourgeoise isolée par la neige, la famille de Marcel, un riche industriel, se réunit pour fêter Noël. Mais la joie est de courte durée : au matin, Marcel est retrouvé mort, une lame plantée dans le dos. Coup de théâtre : le téléphone est coupé, la voiture sabotée et la neige empêche toute sortie. L’assassin est donc forcément l’une des huit femmes présentes dans la maison.

Commence alors un huis clos à la fois dramatique, ludique et musical, où les secrets de chacune vont éclater au grand jour.

Il y a d’abord Gaby (Catherine Deneuve), l’épouse élégante du défunt, qui semble cacher plus d’un mystère sur sa vie conjugale. À ses côtés, Suzon (Virginie Ledoyen), la fille aînée, étudiante modèle, revient de Londres avec un secret qu’elle peine à dissimuler. Sa jeune sœur Catherine (Ludivine Sagnier), vive et insolente, se passionne pour les romans policiers et décide de mener l’enquête elle-même.

Dans la maison se trouvent aussi Mamy (Danielle Darrieux), la grand-mère acariâtre au verbe mordant, et Augustine (Isabelle Huppert), la sœur de Gaby, une vieille fille nerveuse, frustrée et terriblement jalouse. Madame Chanel (Firmine Richard), la gouvernante, femme droite et discrète, cache elle aussi un lien plus intime avec le maître de maison qu’elle ne veut bien l’admettre. Enfin, Louise (Emmanuelle Béart), la nouvelle femme de chambre, belle et mystérieuse, semble avoir plus d’une raison de haïr son employeur, tandis que Pierrette (Fanny Ardant), la sœur volage et marginale de Marcel, surgit à l’improviste, semant le trouble et les soupçons.

Peu à peu, les masques tombent. Chacune de ces femmes, tour à tour victime, manipulatrice ou complice, révèle un pan de sa personnalité et de son rapport ambigu à Marcel. Les rancunes, les trahisons, les jalousies et les amours interdites remontent à la surface dans un ballet savamment chorégraphié. Le ton, oscillant entre comédie noire, drame familial et satire sociale, est ponctué de numéros musicaux où chaque actrice chante sa vérité intérieure.

Sous ses airs de jeu policier, 8 femmes est avant tout une réflexion ironique sur les rôles imposés aux femmes, leurs désirs enfouis et les faux-semblants d’une société patriarcale. François Ozon s’amuse à dynamiter les codes du film à énigme et du melodrame, offrant à chacune de ses actrices un véritable numéro d’éclat.

À la fin, la révélation de l’identité du meurtrier bouleverse toutes les certitudes et transforme ce crime en une métaphore de la solitude et de l’hypocrisie familiale.

Entre glamour, humour et cruauté, 8 femmes est un thriller en forme d’opéra de salon, où le mensonge et le désir se livrent une guerre impitoyable, dans une mise en scène colorée et théâtrale qui rend hommage aux grands films de l’âge d’or du cinéma.

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