Silksong : Hornet tisse la légende — le Metroidvania qui valait l’attente

Jeux vidéos / Publié le 6 septembre 2025 par Charles-Henry
Temps de lecture : 6 minutes
Silksong : Hornet tisse la légende — le Metroidvania qui valait l’attente
Silksong : Hornet tisse la légende — le Metroidvania qui valait l’attente

Après des années d’attente, Hollow Knight: Silksong arrive enfin comme une évidence : une suite pensée et peaufinée par un petit studio qui connaît son public. Sorti le 4 septembre 2025, Silksong s’est imposé dès son lancement comme un événement mondial — Steam et les boutiques numériques ont été submergées par la demande, et les communautés de joueurs ont salué un titre ambitieux livré à un prix étonnamment raisonnable.

Silksong met en scène Hornet, déjà familière aux fans de Hallownest, mais ici projetée dans un royaume entièrement nouveau : Pharloom. Plutôt que de redescendre, comme l’avait fait le Chevalier dans Hollow Knight, Hornet doit grimper — escalader une terre dominée par le fil et le chant, rencontrer des factions, des pèlerins fanatiques et des créatures à la fois touchantes et terrifiantes. L’architecture du monde pousse l’exploration à la verticale, changeant la sensation de progression et offrant des panoramas et des enchaînements de plateformes qui rendent chaque découverte mémorable. La narration, souvent discrète mais dense, s’appuie sur des rencontres et des quêtes secondaires qui enrichissent la mythologie sans alourdir l’expérience principale.

Petite équipe mais forte

Team Cherry, petit studio indépendant basé à Adélaïde, Australie, est l’âme derrière l’univers de Hollow Knight. Composé d’une équipe réduite mais extrêmement ciblée, le studio a gagné la confiance de millions de joueurs grâce à un premier jeu devenu culte ; Hollow Knight s’est imposé comme l’un des metroidvania modernes les plus marquants. Cette indépendance se ressent : pas de microtransactions, pas de fanfare marketing abusive, juste une vision artistique claire portée par une équipe soudée. Le poids de l’héritage est réel — le succès du premier opus a permis à Silksong d’arriver avec une base de joueurs massive et des attentes élevées.

Ce que Silksong apporte

Silksong n’est pas une simple répétition ; le jeu réinvente des marqueurs clés du genre pour mieux coller au style d’Hornet. Le système de combat repose sur la vitesse, la précision et une gestion renouvelée de la ressource : Hornet accumule du « silk » (soi-disant équivalent fonctionnel au « soul » du précédent jeu) et peut l’utiliser pour des actions de soin et des techniques spéciales. Le Needle (l’arme d’Hornet) devient à la fois outil de combat et de déplacement : dash, enchaînements rapides et interactions de type grappin donnent au gameplay une fluidité très différente de celle du Chevalier. Les arènes et joutes de boss, plus nombreuses et variées, exploitent la verticalité du monde — on affronte souvent des monstres en hauteur, on esquive entre strates et on profite d’un level design pensé pour des combos aériens. Au-delà des combats, Silksong introduit des systèmes de commerce, des cultes locaux, des quêtes annexes mieux hiérarchisées et des améliorations qui récompensent l’exploration minutieuse.

Une esthétique et une patte sonore qui touchent juste

Sur le plan visuel, Silksong poursuit le travail d’enluminure sombre et délicate du premier opus : chaque écran raconte une histoire, des rangées de tissus abandonnés aux architectures sacrées recouvertes de soie. Les animations d’Hornet, les silhouettes ennemies et la palette chromatique soignée font du jeu un tableau animé où la lisibilité n’est jamais sacrifiée au bénéfice de l’ambiance. Musicalement, Christopher Larkin (qui avait signé la bande-son du premier jeu) participe à l’immersion, proposant des thèmes qui savent se faire à la fois intimistes et grandioses selon les lieux. Ces choix artistiques renforcent la cohérence du monde et rendent chaque zone digne d’être explorée, rejointe, puis revisitée.

Pourquoi Silksong mérite d’être célébré

Silksong brille parce qu’il est construit autour de contraintes intelligentes : une équipe resserrée, une direction artistique assumée et une attention presque maniaque au ressenti du joueur. Là où des suites expédientes auraient empilé du contenu, Team Cherry a préféré amplifier les forces du premier jeu et corriger ce qui pouvait l’être — carte plus claire, progression plus fluide, combats plus variés. Le choix de Hornet comme héroïne est pertinent : sa mobilité naturelle transforme la façon dont le monde est pensé, donnant naissance à des scénarios de combat et d’exploration qui se lisent comme des chorégraphies.

Le dosage de la difficulté est, dans l’ensemble, réussi : Silksong pousse à l’apprentissage, pas à la frustration gratuite. Les affrontements demandent lecture des patterns et précision, mais les systèmes de sauvegarde et les filières de progression offrent des chemins de rédemption raisonnables. Quand une nouvelle mécanique surprend — qu’il s’agisse d’un type d’ennemi ou d’une configuration de plateforme — la récompense cognitive et esthétique est immédiate.

Autre point fort : le rapport qualité/prix. Team Cherry a fixé un tarif accessible (USD $19.99 / €19.99), choix qui a été accueilli comme une marque de respect envers les joueurs et qui facilite l’accès à cet univers riche sans poser de barrière économique. Cette décision commerciale, associée à une sortie sur plusieurs plateformes, explique en partie l’explosion d’intérêt au lancement.

Quelques (petites) réserves — sans entacher l’ensemble

Si l’on veut être pointilleux, quelques choix frustreront les joueurs occasionnels : la vitesse d’Hornet peut rendre certains segments de plateforme nerveux, et la densité d’informations à l’écran peut occasionnellement nuire à la lisibilité pendant les combats les plus chaotiques. De plus, la promesse d’une exploration foisonnante exige parfois de la persévérance : on trouve aisément des zones qui demandent au joueur d’accepter d’être perdu.e un moment avant d’être récompensé.e. Mais ces bémols sont souvent liés au parti-pris du studio — proposer un monde dense, vivant et riche — plutôt qu’à un défaut de conception. Dans la balance, la sensation de découverte et l’élégance du design l’emportent largement.


Silksong remet le Metroidvania sur le devant de la scène avec intelligence : il respecte son héritage tout en proposant une expérience rééquilibrée autour d’Hornet. Et vous, après tout ce que vous avez lu (ou vu), quel recoin de Pharloom brûlez-vous d’explorer en premier : les villes tissées de soie, les sanctuaires oubliés, ou les arènes perchées où se jouent les affrontements les plus mémorables ?

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Charles-Henry

En perpétuelle recherche de nouveautés culturelles en tout genre.

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