
José Bové, figure emblématique du militantisme altermondialiste français, est connu pour son engagement en faveur de l’agriculture paysanne, de l’écologie et contre les excès de la mondialisation libérale. Né le 11 juin 1953 à Talence, en Gironde, il grandit dans un environnement intellectuel, ses parents étant tous deux chercheurs. Adolescent, il s’installe en Lozère, où il devient éleveur de brebis dans le Larzac, région qui marquera profondément son parcours militant.
Dans les années 1970, Bové se fait connaître en s’opposant à l’extension d’un camp militaire sur le plateau du Larzac. Ce combat, mené aux côtés de nombreux paysans et militants, devient un symbole de résistance civile non violente et aboutit à l’abandon du projet en 1981. Il s’investit ensuite dans la défense de l’agriculture paysanne, notamment à travers la Confédération paysanne, syndicat agricole alternatif dont il est l’une des figures les plus médiatiques.
Bové acquiert une notoriété nationale et internationale à la fin des années 1990. En 1999, il mène une action coup de poing en démontant symboliquement le McDonald’s en construction à Millau pour protester contre la malbouffe, la mondialisation agroalimentaire et les taxes douanières imposées sur le roquefort français par les États-Unis. L’action, très médiatisée, lui vaut une condamnation judiciaire mais aussi un statut de figure charismatique du mouvement altermondialiste.
Il participe activement aux grandes mobilisations contre l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et les OGM, notamment lors de manifestations à Seattle (1999) et Gênes (2001). Son style direct, sa capacité à communiquer et son image de paysan moustachu font de lui un symbole de résistance citoyenne. Ses prises de position associent défense de la biodiversité, justice sociale et critique du productivisme.
En 2007, José Bové se présente à l’élection présidentielle française, défendant un programme centré sur l’écologie, la justice sociale et la souveraineté alimentaire. Il obtient un score modeste (1,32 % des voix), mais son engagement politique se poursuit. Élu député européen en 2009 sur la liste Europe Écologie, puis réélu en 2014, il siège jusqu’en 2019, se concentrant sur les questions agricoles, environnementales et commerciales.
Toujours actif dans le débat public, José Bové reste une voix influente sur les sujets liés à l’agriculture durable, à la lutte contre les traités de libre-échange jugés déséquilibrés et à la défense des territoires ruraux. Son parcours incarne l’idée qu’un engagement local peut avoir un retentissement mondial, et que l’action militante, même symbolique, peut influencer durablement le débat public.
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