Michel Blanc

Michel Blanc est un acteur, scénariste, réalisateur et auteur français, né le 16 avril 1952 à Courbevoie. Révélé dans les années 1970 avec la troupe du Splendid, il s’est rapidement imposé comme l’un des acteurs les plus singuliers du cinéma français. Capable d’incarner aussi bien des rôles comiques que dramatiques, il a su construire une carrière riche, variée et profondément respectée.

Les débuts : le Splendid et la comédie corrosive

Michel Blanc fait ses débuts au théâtre aux côtés de ses amis Christian Clavier, Gérard Jugnot, Thierry Lhermitte, Josiane Balasko, Marie-Anne Chazel et Dominique Lavanant, avec qui il fonde la troupe du Splendid. Ensemble, ils créent des pièces à l’humour décapant, qui seront ensuite adaptées avec un immense succès au cinéma.

Dans Les Bronzés (1978) et Les Bronzés font du ski (1979), il campe Jean-Claude Dusse, un dragueur pathétique, maladroit et désespérément malchanceux. Son célèbre slogan, « Oublie que t’as aucune chance, fonce ! », est devenu culte. Dans Le Père Noël est une ordure (1982), il incarne Katia, un travesti fragile et attendrissant, dans l’un de ses rôles les plus décalés.

Un virage vers le drame et l’écriture personnelle

Contrairement à plusieurs membres du Splendid, Michel Blanc choisit assez tôt de s’émanciper de la comédie pure pour explorer d’autres territoires. Il commence à écrire et à réaliser ses propres films, révélant une sensibilité plus grave, parfois amère.

En 1984, il signe Marche à l’ombre avec Gérard Lanvin, un succès populaire. Mais c’est surtout Monsieur Hire (1989), sous la direction de Patrice Leconte, qui marque un tournant : il y interprète un homme solitaire et soupçonné de meurtre, dans un rôle sobre et poignant. Il y démontre sa capacité à incarner des personnages complexes, souvent marqués par la solitude, l’obsession ou le malaise.

Un acteur caméléon et primé

Michel Blanc ne cesse de surprendre par la diversité de ses rôles. Il reçoit le Prix d’interprétation masculine au Festival de Cannes en 1986 pour Tenue de soirée, de Bertrand Blier, dans lequel il joue un homme marié attiré par un autre homme. Ce rôle casse son image d’humoriste et confirme sa capacité à s’approprier des personnages ambigus, parfois sulfureux.

Parmi ses films marquants :

  • Grosse Fatigue (1994), qu’il écrit, réalise et interprète, une satire sur la célébrité et le double moi, acclamée par la critique.
  • Je vous trouve très beau (2005), réalisé par Isabelle Mergault, dans lequel il incarne un agriculteur veuf cherchant l’amour.
  • Embrassez qui vous voudrez (2002), qu’il réalise et dans lequel il joue aux côtés de Charlotte Rampling et Karin Viard. Le film, comme sa suite Voyez comme on danse (2018), brosse un portrait acide de la bourgeoisie contemporaine.

Un auteur-réalisateur talentueux

Michel Blanc s’est imposé aussi comme un scénariste et réalisateur de grand talent. Ses films sont souvent teintés d’ironie, de mélancolie, et explorent des thèmes comme la solitude, le désir, l’échec affectif ou les faux-semblants. Son humour y est plus noir, plus subtil que celui du Splendid, et ses personnages souvent perdus dans un monde qu’ils comprennent mal.

Un acteur fidèle à lui-même

Malgré son immense succès, Michel Blanc est resté discret et indépendant, refusant le star-système. Il choisit ses rôles avec soin, s’entoure de collaborateurs fidèles, et continue d’explorer des récits humains, parfois cruels, mais toujours justes.

Un parcours exemplaire et respecté

Avec plus de 50 ans de carrière, Michel Blanc est l’un des rares comédiens français à avoir su traverser les époques et les genres. De la comédie populaire au drame existentiel, du théâtre au grand écran, il a construit une œuvre personnelle, sans jamais renier ses origines comiques.

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