Popeck

Popeck, de son vrai nom Judka Herpstu, est un humoriste et comédien français né le 18 mai 1936 à Paris. Issu d’une famille juive d’origine polonaise, il grandit dans un contexte marqué par la Seconde Guerre mondiale. Enfant caché durant l’Occupation, il perd son père, déporté et assassiné à Auschwitz, expérience qui marquera profondément sa vie et son regard sur le monde.

Avant de devenir humoriste, Popeck suit une formation théâtrale au Centre dramatique de la rue Blanche et entame une carrière de comédien classique. Il joue notamment dans des pièces de Molière, Shakespeare ou encore Feydeau, développant une solide technique d’acteur. Ce bagage théâtral deviendra l’un des atouts majeurs de son futur personnage humoristique.

C’est à la fin des années 1960 qu’il invente son célèbre personnage de Popeck : un homme vêtu d’un costume trois pièces sombre, d’une chemise blanche et d’un nœud papillon, affublé d’un chapeau melon et doté d’un accent yiddish marqué. Ce personnage pince-sans-rire, à la fois grincheux, tendre et nostalgique, raconte avec ironie et subtilité ses observations du quotidien, teintées de références à la culture ashkénaze.

Dans ses sketchs, Popeck manie l’humour verbal et la précision de la diction, hérités de sa formation théâtrale. Ses répliques courtes, souvent décalées, jouent sur l’absurde et l’autodérision. Il devient rapidement une figure incontournable des cabarets parisiens, puis des émissions télévisées dans les années 1970 et 1980. Des sketchs comme “C’est chouette la vie” ou “La vente aux enchères” deviennent cultes, et son personnage entre dans l’imaginaire collectif.

Si son humour repose sur un personnage stéréotypé, Popeck a toujours pris soin de l’incarner avec humanité, évitant les clichés offensants et privilégiant une forme d’élégance. Son style intemporel et son rythme particulier font qu’il traverse les décennies sans perdre de son originalité.

En parallèle de ses spectacles, Popeck a poursuivi une carrière au cinéma et à la télévision, apparaissant dans des films comme Les Aventures de Rabbi Jacob (1973) ou Papy fait de la résistance (1983). Ces rôles, souvent secondaires mais marquants, renforcent sa popularité auprès du grand public.

Toujours actif sur scène malgré l’âge, Popeck reste l’un des derniers représentants d’un humour de cabaret fondé sur la finesse d’écriture et la force d’un personnage théâtral. Sa longévité artistique témoigne d’un attachement du public à un humour à la fois simple, intelligent et chargé d’une mémoire culturelle profonde.

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