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Une escalade explosive d’intentions
Heads of State est la comédie d’action événement de l’été 2025 sur Prime Video. Ce film réunit les poids lourds du divertissement : John Cena, devenu président des États-Unis, et Idris Elba, en Premier ministre britannique, plongés ensemble dans une conspiration internationale. Réalisé par Ilya Naishuller, expert de l’action immersive (Hardcore Henry, Nobody), ce long-métrage propose un mélange accrocheur entre action effrénée, humour politique et duo improbable, le tout dans un contexte géopolitique déjanté.
Mission paranoïaque en Europe de l’Est
Lorsque l’Air Force One est abattu au-dessus de l’Europe de l’Est, le président américain Will Derringer (John Cena) et le Premier ministre britannique Sam Clarke (Idris Elba) se retrouvent parachutés en Biélorussie, présumés morts. Isolés, menacés par un réseau russe d’armes piloté par Viktor Gradov (Paddy Considine) et trahis de l’intérieur, ils doivent faire équipe avec l’agent MI6 Noelle Bisset (Priyanka Chopra Jonas) pour déjouer une attaque contre le sommet de l’OTAN à Trieste. Au fil d’affrontements, fusillades spectaculaires et car chases vertigineuses, ce duo patriote mais clashant explore là un terrain d’entente inattendu, transformant un étau géopolitique en amitié balbutiante .
Ilya Naishuller : l’art de la caméra organique et du rythme mécanique
Ilya Naishuller, réalisateur russe établi à Hollywood, signe ici sa troisième collaboration majeure après Hardcore Henry (2015) et Nobody (2021). Il s’appuie toujours sur une esthétique immersive, alternant plans serrés, ralentis acérés et chorégraphies techniques pour restituer l’urgence des combats. Le rythme du film est soutenu, avec des montées en tension calibrées pour les scènes d’action et des respirations comiques pour installer la complicité entre Cena et Elba. Son propos ? Rendre hommage aux buddy movies des années 90, en y injectant une dose de satire politique et un humour délibérément potache.
La photographie confiée à Ben Davis (Marvel, Three Billboards) et les décors de Niall Moroney (Sherlock Holmes) confèrent une allure spectaculaire au récit, qui se déploie de la foule de La Tomatina (Séville) à la steppe biélorusse, en passant par une poursuite en voiture à Trieste .
Un trio fédérateur au service d’un amalgame d’émotions
Le cœur du film repose sur la dynamique entre les deux têtes d’affiche :
John Cena incarne Will Derringer, président naïf au charisme de star et à la maladresse désarmante. Son jeu oscille entre punchlines emphatiques et moments de vulnérabilité touchante, confirmant son profil d’acteur complet .
Idris Elba campe un Sam Clarke froid, pragmatique, ancien SAS à l’humour pince-sans-rire. Son mélange d’autorité et d’ironie offre une belle contrepartie au style explosif de Cena ; leur duo fonctionne à merveille .
Priyanka Chopra Jonas, dans le rôle de l’agent MI6 Noelle Bisset, apporte une dimension stratégique et sensuelle. Sa présence donne un fil rouge émotionnel au récit, accentuant l’équilibre entre action et humanité .
On retrouve ensuite un solide second casting : Jack Quaid en agent CIA surprenant qui monte en puissance, Paddy Considine en antagoniste russe machiavélique, Carla Gugino en vice-présidente américaine, Stephen Root en hacker excentré, ainsi que Sarah Niles, Richard Coyle, Aleksandr Kuznetsov, et Clare Foster.
Explosion d’adrénaline et humour décomplexé
Heads of State assume pleinement sa posture : un divertissement pétaradant et popcorn, sans aucune prétention philosophique. Les critiques s’accordent à souligner sa légèreté rafraîchissante : un film « absurde mais divertissant », parfait pour l’été .
Le film brille par sa verrerie d’action comique : bastons festives, rebondissements exagérés, scènes décomplexées—dont une bataille géante où John Cena et Idris Elba s’échangent à coups de gouttes sanguines comme projectiles improvisés. La chorégraphie frénétique du réalisateur rappelle les grands classiques de la comédie d’action, et l’alternance de gags et de fusillades tient en haleine.
Au-delà de l’action, la complicité de Cena et Elba électrise l’écran, jouant sur le contraste entre la naïveté hollywoodienne et la rigueur militaire british : une alchimie convaincante entre punchlines et regard mutuel. Le personnage de Priyanka Chopra ajoute de la finesse et de l’ambiguïté, notamment dans sa relation antérieure avec Clarke, apportant une émotion bienvenue .
Le scénario, signé Josh Appelbaum, André Nemec et Harrison Query, joue la carte du politiquement incorrect avec dérision : la satire des leaders populistes et des diplomaties en crise passe par des situations cocasses, sans jamais sacrifier le fun. Certes, le récit reste prévisible, mais l’efficacité visuelle et l’engagement des acteurs offrent un véritable plaisir de visionnage.
Innovations ou confort narratif
Heads of State ne révolutionne pas le buddy movie, mais sait raviver le genre. Son originalité réside dans cette idée : des chefs d’État transformés en héros d’action malgré eux. Le propos reste léger politiquement — « politics en fond », selon The Washington Post — mais donne à voir un duo comique fédérateur entre un populiste hollywoodien et un homme d’État rigoureux . C’est plutôt la mise en scène, les cascades spectaculaires et la complicité du casting qui font la différence.
Le film ajoute à l’arsenal du genre une bande sonore signée Steven Price, qui rythme le film avec brio. On ne retrouve cependant pas de rupture radicale dans le récit, qui respecte les codes du genre – rivalité, coopération explosives, un antagoniste caricatural et une enquête à multiples rebondissements.
Cascade visuelle, humour décapant : c’est un petit oui
Sur Rotten Tomatoes, Heads of State réunit 72 % de critiques positives et 81 % d’avis spectateurs — preuve de son succès auprès du public. The Guardian loue son esprit nostalgique, comparant le film à une comédie d’action des années 2000 pleine de second degré. TechRadar le décrit comme une « vraiment bonne comédie idiote » et l’un des meilleurs blockbusters streaming de l’année .
Les critiques soulignent la réussite du mélange entre scènes d’action bien chorégraphiées et moments comiques affûtés. RogerEbert.com parle d’un film brut mais stylé ; Collider invite à apprécier le divertissement simple mais efficace . Le rythme maintient constamment l’attention : de la chute d’Air Force One aux combats farfelus, en passant par une poursuite en voiture et un siège comique d’un stade.
L’humour, parfois potache, mais assumé, s’inscrit dans une tradition de comédie blockbuster sans filtre. Le script, signé par Josh Appelbaum, André Nemec et Harrison Query (Mission Impossible: Ghost Protocol), ne manque pas de punchlines.
Escapade explosive et divertissement
Heads of State remplit son pari : offrir un divertissement estival sans prise de tête, rythmé par des scènes spectaculaires, un duo complice et un humour virevoltant. Ce n’est pas un film politique majeur, mais un buddy movie explosif et bien calibré. Avec une note moyenne d’environ 4/5 chez les spectateurs et un retentissant succès en streaming depuis sa sortie le 2 juillet 2025, il s’impose comme l’un des films à voir de la saison.
Regardez le film, partagez vos passages marquants : Cena dans toute sa splendeur, Elba en mode sarcasme royal, ou Chopra Jonas en femme fatale redoutable ? Un avis ?
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