« Latency » : La Réalité Virtuelle rencontre les Phobies

Films / Publié le 26 septembre 2024 par Charles-Henry
Temps de lecture : 8 minutes
« Latency » : La Réalité Virtuelle rencontre les Phobies

Latency est un thriller psychologique d’horreur qui se distingue dans le paysage en évolution rapide des films axés sur la technologie. Réalisé par James Croke, le film explore le côté obscur de la technologie et son impact sur la perception humaine, en particulier lorsqu’elle est associée à un traumatisme psychologique. Avec pour toile de fond les jeux professionnels, Latency explore les liens entre la réalité, les jeux et l’esprit humain.

Latency suit Hana, interprétée par Sasha Luss, une jeune femme souffrant d’agoraphobie, une peur de quitter sa maison. Pour faire face à son isolement et à sa peur, Hana devient une joueuse professionnelle, passant la plupart de son temps dans des environnements virtuels. On lui propose de tester un dispositif de jeu de pointe qui s’intègre directement au cerveau, permettant aux joueurs de vivre un niveau d’immersion sans précédent.

Au départ, Hana est enthousiasmée par la technologie, car elle promet de l’aider à surmonter ses limites et à devenir une meilleure joueuse. Cependant, au fur et à mesure qu’elle se connecte à l’appareil, la frontière entre le monde virtuel et la réalité commence à s’estomper. Elle commence à avoir des hallucinations troublantes qui semblent liées à son passé traumatique. Hana doit naviguer dans cette réalité de plus en plus cauchemardesque et découvrir si l’appareil fonctionne mal ou si des forces plus sinistres sont en jeu.

James Croke, le réalisateur de Latency, est un talent émergent dans les genres de l’horreur et du thriller. Connu pour sa capacité à créer des atmosphères troublantes et pour l’importance qu’il accorde à la profondeur psychologique, James Croke apporte une perspective nouvelle à Latency. Ses travaux précédents ont souvent été caractérisés par une fascination pour l’impact de la technologie sur la psychologie humaine, ce qui est évident dans le film. La mise en scène de Croke est méticuleuse, se concentrant sur la lente montée de la tension plutôt que de s’appuyer sur des frayeurs faciles, ce qui différencie Latency des films d’horreur plus conventionnels. Le style de Croke s’inspire des thrillers psychologiques classiques tout en intégrant les angoisses modernes liées à la technologie et à son omniprésence dans la vie quotidienne. Sa capacité à créer du suspense en utilisant des décors minimalistes et des études de personnages intimes fait de lui un réalisateur à suivre dans le futur.

Sasha Luss incarne Hana, la protagoniste du film. Luss, à l’origine mannequin devenue actrice, livre une performance nuancée, capturant la peur et la paranoïa qui habitent son personnage. Son interprétation d’une femme piégée à la fois physiquement dans sa maison et mentalement par ses peurs est convaincante, apportant de la profondeur à un personnage qui aurait pu facilement devenir un cliché entre de mauvaises mains. Luss s’est d’abord fait remarquer dans des films d’action comme Anna (2019), mais Latency lui permet d’explorer un côté plus vulnérable et psychologique de sa palette d’actrice.

Jonathan Rhys Meyers joue un rôle de soutien clé en tant que Dr Morrow, la figure énigmatique derrière le développement du dispositif de jeu. Meyers apporte une intensité tranquille au rôle, incarnant un personnage dont les motivations restent floues pendant la majeure partie du film. Connu pour ses rôles dans Les Tudors et Vikings, Meyers livre une performance à la fois charismatique et troublante, laissant le public dans l’incertitude quant à ses véritables intentions.

Rhys Ifans complète la distribution principale en incarnant le père d’Hana, dont elle est séparée, et qui joue un rôle essentiel dans son effondrement psychologique. Ifans, connu pour ses rôles variés dans des films tels que Notting Hill et The Amazing Spider-Man, apporte une présence terre à terre au film, offrant un contraste frappant avec les éléments plus fantastiques de l’intrigue.

Au fond, Latency est un film sur les dangers d’un progrès technologique incontrôlé et son impact potentiel sur la psyché humaine. La mise en scène de James Croke est délibérée et atmosphérique, créant un sentiment palpable d’effroi qui persiste tout au long du film. Le rythme du film est lent, ce qui permet à la tension de monter progressivement, mais cela peut rebuter les spectateurs qui s’attendent à une expérience d’horreur plus rapide. Cependant, pour les amateurs de thrillers psychologiques, cette approche lente est l’un des points forts du film, car elle permet aux personnages et aux thèmes de se développer de manière organique.

L’utilisation de la technologie comme dispositif narratif dans Latency est à la fois opportune et pertinente. À une époque où la réalité virtuelle et les jeux immersifs sont de plus en plus répandus, le film aborde les angoisses contemporaines liées à la perte de distinction entre le réel et le virtuel. La descente d’Hana dans la paranoïa alors qu’elle s’efforce de faire la différence entre ce qui est réel et ce qui est une hallucination évoque les craintes plus générales concernant les effets de la technologie sur la santé mentale. Le film soulève des questions importantes sur les conséquences potentielles de la fusion de la conscience humaine avec l’intelligence artificielle et les réalités virtuelles, même s’il n’apporte pas de réponses claires.

La performance de Sasha Luss dans le rôle de Hana est l’un des éléments les plus remarquables du film. Luss transmet avec succès la vulnérabilité et la peur qui définissent son personnage, faisant d’Hana une figure sympathique même si ses actions deviennent de plus en plus erratiques. Son interprétation d’une femme aux prises avec ses propres problèmes de santé mentale est à la fois compréhensible et déchirante, ajoutant un poids émotionnel aux moments les plus surréalistes du film.

Jonathan Rhys Meyers livre également une solide performance dans le rôle du Dr Morrow, l’antagoniste du film, même si son personnage aurait pu bénéficier d’un plus grand développement. Bien que Meyers apporte un sentiment de menace au rôle, les motivations du personnage restent quelque peu vagues, laissant le public avec des questions sans réponse à la fin du film. Ce manque de clarté peut frustrer certains spectateurs, car il nuit à la tension qui s’installe tout au long du film.

Sur le plan visuel, Latency est un film saisissant. Croke et son équipe font un excellent usage des décors minimalistes pour créer une atmosphère claustrophobe qui reflète l’état psychologique d’Hana. La palette de couleurs du film est dominée par des tons froids, ce qui renforce le sentiment d’isolement et de détachement qui imprègne l’histoire. Les effets spéciaux, bien qu’ils ne soient pas particulièrement révolutionnaires, sont utilisés efficacement pour brouiller les frontières entre la réalité et l’hallucination, ajoutant au sentiment général de désorientation du film.

L’un des points faibles du film, cependant, est son scénario. Bien que le principe de Latency soit intriguant, le dialogue semble souvent guindé et peu naturel. Certaines interactions entre les personnages manquent de profondeur, ce qui empêche le public de s’engager pleinement dans les enjeux émotionnels de l’histoire. En outre, la fin du film semble précipitée et insatisfaisante, car elle n’apporte pas de solution claire aux questions soulevées tout au long du récit.

Malgré ses défauts, Latency est un film qui donne à réfléchir et qui trouvera un écho chez les amateurs d’horreur psychologique et de thrillers. Son exploration de la relation entre la technologie et l’esprit est opportune et pertinente, et les performances de Luss et Meyers rehaussent le matériel. Bien que le film ne plaise pas à tout le monde, en particulier à ceux qui recherchent une expérience d’horreur plus traditionnelle, il offre une vision unique et troublante qui persiste longtemps après le générique.

Latency est un film qui mêle l’horreur psychologique aux angoisses technologiques contemporaines. La réalisation de James Croke, combinée à de solides performances de la part des acteurs, crée une atmosphère troublante qui maintient l’attention du public malgré quelques lacunes narratives. Bien que le film ne soit pas exempt de défauts, il offre une nouvelle approche du genre et soulève des questions importantes sur l’avenir de la technologie et son impact sur la psyché humaine.

Latency

Date de sortie : 2024

« Latency », un thriller d’horreur de 2024, est centré sur Hana, une joueuse professionnelle interprétée par Sasha Luss, qui lutte contre une agoraphobie aiguë. Elle est chargée de tester un dispositif de jeu de pointe qui interprète l’activité cérébrale pour améliorer le jeu. Au départ, Hana y voit un moyen d’améliorer ses compétences et de participer […]

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