Un retour explosif : Resident Evil: Afterlife

Films / Publié le 27 septembre 2010 par Rocky
Temps de lecture : 8 minutes
Resident Evil Afterlife
Milla Jovovich dans Resident Evil Afterlife

Dans Resident Evil: Afterlife, le réalisateur Paul W. S. Anderson revient aux commandes de la franchise qu’il avait initiée en 2002, offrant à cette quatrième entrée un virage résolument tourné vers la spectaculaire. Sorti en septembre 2010, le film marque une étape technologique importante : c’est le premier de la saga à être tourné intégralement en 3D native, grâce au système de caméras Fusion, mis au point pour le film Avatar. En réunissant une distribution efficace autour de Milla Jovovich, Anderson cherche à réinventer l’univers Resident Evil sans le trahir, en l’ancrant dans un spectacle visuel immersif où la forme prime souvent sur le fond.

Le Chaos reprend : synopsis de l’apocalypse

Le film s’ouvre sur Alice, toujours incarnée par Milla Jovovich, qui poursuit sa guerre contre Umbrella Corporation, l’organisation responsable de la propagation du virus T. Alors qu’elle cherche un sanctuaire pour les survivants, son voyage la mène jusqu’à Los Angeles, où elle découvre une prison surpeuplée encerclée de morts-vivants. Là, elle retrouve Claire Redfield, frappée d’amnésie, et rencontre de nouveaux alliés, dont Chris Redfield, qui fait sa première apparition dans la franchise cinématographique. Ensemble, ils entendent atteindre l’Arcadia, un navire mystérieux censé offrir un refuge à l’humanité restante. Mais l’ennemi est plus proche qu’il n’y paraît, et Albert Wesker, chef d’Umbrella, tire toujours les ficelles depuis l’ombre. Le film se termine sur un affrontement intense et laisse en suspens de nombreuses questions, préparant ainsi le terrain pour une suite.

Paul W. S. Anderson, l’homme derrière le spectacle

Réalisateur et scénariste de ce quatrième opus, Paul W. S. Anderson signe ici un retour attendu après avoir cédé la réalisation des deux volets précédents. Déjà connu pour son style visuel marqué et ses références assumées aux jeux vidéo, Anderson poursuit son ambition de proposer un cinéma d’action stylisé et accessible. Dans Afterlife, il adopte un ton plus sombre et un rythme plus maîtrisé que dans les épisodes précédents. Son choix de tourner en 3D native, en utilisant les mêmes technologies que celles employées sur Avatar, démontre une volonté de placer la franchise au cœur des innovations techniques de l’époque. Anderson s’inspire ici des jeux Resident Evil 5 et Code Veronica, introduisant des éléments scénaristiques et visuels issus directement de ces univers vidéoludiques, tout en gardant une certaine liberté narrative.

Une production technique sous haute tension

Le tournage de Resident Evil: Afterlife s’est déroulé à Toronto entre septembre et décembre 2009. Les décors ont été soigneusement choisis pour représenter un monde post-apocalyptique crédible, des rues de Tokyo à un navire échoué au large de l’Alaska. Anderson a misé sur une image stylisée et précise, tournée avec des caméras Sony F35 Fusion, les mêmes que celles utilisées par James Cameron. L’équipe technique a suivi un entraînement intensif à l’usage de cette technologie, afin de garantir une maîtrise optimale du rendu 3D. Le tournage a nécessité de nombreuses astuces de stabilisation, comme l’utilisation de Segways pour des mouvements de caméra fluides. Certaines scènes, notamment celles de combat, ont été filmées à 200 images par seconde pour créer un ralenti spectaculaire qui confère au film une esthétique quasi chorégraphique. Le rendu final repose autant sur les effets spéciaux numériques que sur des effets pratiques, utilisés pour renforcer l’impact visuel de certaines séquences-clés, comme celle de l’assaut dans la douche, devenue emblématique du film.

Des acteurs engagés au service de l’action

Milla Jovovich retrouve son rôle d’Alice avec un engagement physique total. Présente dans chaque scène d’action, elle parvient à incarner une héroïne à la fois dure et empathique, portée par une rage de survivante qui ne faiblit jamais. Sa prestation, bien qu’économe en dialogues, repose sur une expressivité corporelle qui donne à son personnage une réelle intensité dramatique. À ses côtés, Ali Larter campe une Claire Redfield troublée par l’amnésie, un rôle plus nuancé que dans l’épisode précédent. Elle apporte une dimension émotionnelle intéressante, même si son développement reste limité par le rythme effréné de l’intrigue. Wentworth Miller, célèbre pour la série Prison Break, fait ici ses débuts dans la franchise en interprétant Chris Redfield. Il incarne un personnage solide, bien que parfois trop sobre, qui peine à imposer une personnalité marquante. En face d’eux, Shawn Roberts s’empare du rôle de Wesker avec un certain panache. Froid, manipulateur et méthodique, il apporte à l’antagoniste principal une aura menaçante qui culmine dans un affrontement final spectaculaire. Les seconds rôles, comme ceux joués par Kim Coates ou Boris Kodjoe, remplissent efficacement leurs fonctions sans jamais voler la vedette aux personnages principaux.

Un film spectaculaire mais peu subtil

Du point de vue technique, Resident Evil: Afterlife représente une avancée notable pour la saga. L’usage de la 3D native est ici pleinement exploité, non pas comme un simple gimmick marketing, mais comme un véritable outil de mise en scène. Les combats bénéficient d’une lisibilité rare pour le genre, et certains effets visuels impressionnent encore aujourd’hui par leur précision. Cependant, cette réussite formelle ne masque pas les faiblesses du scénario. Le film s’appuie trop souvent sur une structure linéaire, sans réelle surprise narrative. L’introduction de nouveaux personnages, bien qu’efficace, ne suffit pas à renouveler en profondeur les enjeux de la saga. L’intrigue autour d’Arcadia, censée apporter un espoir aux survivants, reste trop superficiellement exploitée pour susciter une réelle tension dramatique. Le rythme soutenu du montage ne laisse que peu de place à l’émotion ou à la réflexion, et le film peine à développer des arcs narratifs complexes. Cela n’empêche pas Afterlife d’être un divertissement assumé, qui séduira les amateurs d’action et de science-fiction visuelle.

Un accueil contrasté, un succès commercial

À sa sortie, Resident Evil: Afterlife a reçu un accueil critique mitigé. Certains médias ont salué la qualité de la mise en scène et l’utilisation inventive de la 3D, tandis que d’autres ont dénoncé un scénario creux et des personnages peu développés. Le public, en revanche, a largement répondu présent. Avec plus de 300 millions de dollars de recettes mondiales pour un budget de 60 millions, le film est devenu le plus grand succès commercial de la franchise à l’époque. Ce résultat impressionnant s’explique en partie par la curiosité autour de la technologie 3D, mais aussi par la fidélité des fans de la saga. Le film a remporté un Golden Reel Award au Canada et a été nommé à plusieurs reprises aux Genie Awards, notamment pour ses effets sonores. Même les éditions Blu-ray et 4K ont été bien accueillies, soulignant la solidité technique de l’ensemble. Toutefois, aucune récompense majeure ne vient couronner cette réussite sur le plan artistique, signe d’un certain désamour des institutions pour un film jugé trop commercial.

Une étape visuelle majeure, mais une narration en retrait

En définitive, Resident Evil: Afterlife s’impose comme un tournant dans la saga. Son ambition esthétique, portée par une technologie de pointe et une direction artistique maîtrisée, offre aux spectateurs un film à l’expérience sensorielle immersive. Paul W. S. Anderson ne révolutionne pas le genre, mais il confirme sa capacité à orchestrer un spectacle visuel cohérent et rythmé. Si le scénario reste en retrait, c’est dans la gestion de l’espace, des combats et de l’image que le film tire son épingle du jeu. La performance de Milla Jovovich, toujours impressionnante, contribue largement à maintenir l’attention et l’émotion dans un univers de plus en plus mécanisé. Les autres interprètes, bien que plus effacés, apportent une touche d’humanité bienvenue dans un récit dominé par l’action.

Une réussite technique qui divise

Resident Evil: Afterlife est un film qui fascine autant qu’il divise. Certains y verront un exercice de style en 3D réussi, un hommage aux jeux vidéo et un pur divertissement visuel. D’autres regretteront l’absence de profondeur scénaristique et un certain manque de prise de risques narratifs. Ce qui est certain, c’est que ce quatrième opus a su relancer la franchise en lui donnant une nouvelle dimension, littéralement. Pour les fans, c’est un passage incontournable. Pour les amateurs de cinéma d’action, c’est une curiosité technologique intéressante. Et pour les critiques, c’est une œuvre symptomatique d’une époque où la forme prenait souvent le pas sur le fond.

Resident Evil Afterlife

Réalisateur(s) : Danny Boyle

Resident Evil : Afterlife est un film d’action-horreur de science-fiction sorti en 2010 et réalisé par Paul W. S. Anderson. Il s’agit du quatrième volet de la série de films Resident Evil, basée sur la franchise de jeux vidéo du même nom. Le film se déroule dans un monde post-apocalyptique où un virus a transformé […]

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