« The Flash » : Quand le multivers explose et secoue l’univers DC

Films / Publié le 22 mai 2025 par Jeanne
Temps de lecture : 10 minutes
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« The Flash » : Quand le multivers explose et secoue l’univers DC

Sorti en juin 2023, The Flash est sans doute l’un des projets les plus attendus – et les plus controversés – de l’univers cinématographique DC. Véritable tournant narratif et symbolique, ce film a la lourde tâche de rebooter une franchise en perte de vitesse tout en rendant hommage à ses gloires passées. S’appuyant sur l’arc narratif culte « Flashpoint » de Geoff Johns dans les comics, The Flash propose un voyage à travers les dimensions, les époques, et les identités, dans un cocktail à haute densité nostalgique et émotionnelle.

Ce long-métrage, réalisé par Andy Muschietti, déjà connu pour ses incursions réussies dans l’horreur avec les films Ça (It), tente ici un grand écart périlleux : mêler humour, émotion familiale, action super-héroïque et voyage temporel. Malgré une production entachée par les déboires judiciaires de son acteur principal Ezra Miller et une industrie en mutation, le film parvient à maintenir un équilibre fragile, oscillant entre célébration et reconstruction.

Un synopsis entre science-fiction et drame intime

The Flash raconte l’histoire de Barry Allen, jeune scientifique doté d’une super-vitesse fulgurante, qui décide d’utiliser ses pouvoirs pour remonter le temps et sauver sa mère, tragiquement assassinée durant son enfance. Ce geste, inspiré par une douleur profonde, va avoir des conséquences irréversibles sur la ligne temporelle.

En altérant le passé, Barry se retrouve prisonnier d’un monde parallèle dans lequel il n’existe pas de méta-humains pour défendre la Terre. Superman est absent, Wonder Woman n’est qu’un souvenir, et Bruce Wayne n’est plus le Chevalier Noir que l’on connaît. Pire encore, la Terre est menacée par l’arrivée imminente du général Zod, le même antagoniste que dans Man of Steel (2013), joué de nouveau par Michael Shannon.

Coincé dans cette réalité alternative, Barry va devoir faire équipe avec une autre version de lui-même, un Batman vieillissant incarné par Michael Keaton – retour spectaculaire de l’acteur culte des films de Tim Burton – et une Supergirl inédite, interprétée par Sasha Calle. Ensemble, ils tenteront de rétablir l’équilibre du multivers, tout en confrontant les dilemmes éthiques du voyage temporel et de la perte.

Andy Muschietti, un réalisateur entre sensibilité et grand spectacle

Andy Muschietti s’est imposé ces dernières années comme une figure montante du cinéma de genre, notamment grâce à ses adaptations de Stephen King avec It (2017) et It Chapter Two (2019). Son passage au film de super-héros marque une évolution audacieuse dans sa carrière, lui permettant de démontrer sa capacité à conjuguer horreur psychologique, émotions familiales et action débridée.

Dans The Flash, Muschietti s’appuie sur ses talents de metteur en scène pour injecter une dose d’humanité au sein d’un scénario complexe. Le cœur émotionnel du film reste la relation entre Barry et sa mère, touchante et sincère, qui évite le pathos convenu. On retrouve également sa maîtrise du rythme, avec des scènes d’action dynamiques, lisibles et souvent spectaculaires, bien qu’irrégulières visuellement à cause d’effets spéciaux controversés.

Muschietti parvient aussi à insuffler une certaine sensibilité au sein d’un univers DC souvent critiqué pour son ton excessivement sombre. Il s’inspire davantage de la légèreté narrative de certains films Marvel sans jamais perdre de vue les enjeux dramatiques de son héros principal. Il a été confirmé en 2023 que Muschietti réalisera également The Brave and the Bold, prochain film Batman du nouvel univers DC orchestré par James Gunn et Peter Safran, preuve de la confiance accordée à son approche.

Ezra Miller, une performance marquante dans un double rôle

Ezra Miller, malgré les controverses judiciaires ayant pesé sur la promotion du film, livre une performance singulière dans The Flash. Interprétant deux versions du même personnage – Barry du présent et Barry alternatif du passé – Miller déploie une palette d’émotions riche, oscillant entre humour maladroit et vulnérabilité dramatique.

Leur Barry principal reste fidèle à celui introduit dans Justice League, avec son ton vif, son humour décalé et son énergie nerveuse. Mais la nouveauté vient de l’autre Barry, plus immature, plus exubérant, permettant à Miller de jouer sur le contraste et d’explorer les différentes facettes d’un héros en construction. Cette dualité devient l’un des moteurs émotionnels du récit.

L’acteur réussit notamment à incarner la solitude existentielle du super-héros, coincé entre ses responsabilités et ses blessures d’enfance. Même si certains spectateurs pourront être rebutés par le style de jeu très expressif de Miller, leur performance contribue à donner de la chair à un récit qui aurait pu être noyé dans la complexité scénaristique.

Michael Keaton, le retour d’une légende

Le retour de Michael Keaton dans le costume de Batman, plus de trente ans après Batman Returns (1992), constitue un événement en soi. Plus qu’un simple clin d’œil nostalgique, sa présence dans The Flash apporte une gravité et une autorité rare. Keaton incarne un Bruce Wayne vieilli, désabusé, mais toujours combatif, dont le passé hante encore les gestes et les silences.

L’alchimie entre Keaton et Ezra Miller fonctionne à merveille, le premier jouant le mentor taciturne face à l’élan impulsif du second. Les scènes d’action avec ce Batman old school ont été conçues avec une efficacité redoutable, notamment une séquence spectaculaire dans un repaire souterrain qui rappelle les grandes heures du personnage.

Ce retour a été salué par la critique et par les fans comme l’un des meilleurs éléments du film, réussissant à marier nostalgie et nouveauté. Il est à noter que Keaton devait initialement réapparaître dans d’autres projets DC, dont Batgirl, avant que le film ne soit annulé par Warner Bros Discovery.

Sasha Calle, la révélation du film

Sasha Calle, inconnue du grand public avant The Flash, incarne une Supergirl inédite dans le DCU. Loin de la version lumineuse et optimiste que l’on connaît habituellement, cette Kara Zor-El est plus sombre, marquée par la souffrance et la méfiance. Calle apporte à son personnage une intensité brute, avec une interprétation physique, presque guerrière, qui donne envie de la revoir dans d’autres projets.

Son apparition dans le film, bien que tardive, est mémorable. Son regard empli de rage contenue, sa relation naissante avec Barry, et son combat final contre Zod témoignent de son potentiel. On regrettera cependant que son personnage ne soit pas davantage développé, victime d’un scénario dense et d’une durée limitée.

Une tentative audacieuse de redéfinir l’univers DC

Sorti en juin 2023, The Flash se présente comme une pierre angulaire du DC Extended Universe (DCEU), visant à réinitialiser la chronologie complexe de la franchise tout en rendant hommage à ses itérations passées. Inspiré de l’arc narratif « Flashpoint » des comics, le film explore les conséquences du voyage temporel de Barry Allen, alias The Flash, qui tente de modifier le passé pour sauver sa mère, entraînant des répercussions majeures sur l’univers.

Une production marquée par des défis et des choix artistiques

La réalisation de The Flash a été confiée à Andy Muschietti, connu pour ses adaptations de Ça (It), qui a apporté une sensibilité particulière à ce projet ambitieux. Le tournage principal s’est déroulé entre avril et octobre 2021, principalement au Royaume-Uni, avec des scènes filmées à Londres, Glasgow, Édimbourg, Hertfordshire et Lincolnshire. Des lieux emblématiques tels que Knebworth House ont été utilisés pour représenter le manoir Wayne, ajoutant une touche d’authenticité et de nostalgie au film .

Une intrigue complexe mêlant émotions et action

Le film suit Barry Allen, qui, en utilisant sa super-vitesse pour remonter le temps et empêcher le meurtre de sa mère, crée une réalité alternative dépourvue de super-héros. Dans ce nouveau monde, il rencontre une version plus jeune de lui-même, un Batman vieillissant interprété par Michael Keaton, et une Supergirl incarnée par Sasha Calle. Ensemble, ils doivent faire face à la menace du général Zod, rejoué par Michael Shannon, et tenter de restaurer l’équilibre du multivers.

Des performances d’acteurs saluées malgré les controverses

Ezra Miller, malgré les controverses entourant sa vie personnelle, livre une performance nuancée en incarnant deux versions de Barry Allen, explorant les facettes complexes du personnage. Michael Keaton reprend son rôle emblématique de Batman, apportant une profondeur et une gravité appréciées par les fans et les critiques. Sasha Calle, en tant que Supergirl, offre une interprétation intense et prometteuse, bien que son personnage aurait mérité un développement plus approfondi.

Une réception critique mitigée et des récompenses notables

The Flash a reçu des critiques partagées. Certains ont salué son ambition narrative et les performances de ses acteurs, tandis que d’autres ont critiqué ses effets spéciaux inégaux et son scénario complexe. Le film a remporté plusieurs récompenses, notamment le prix de la meilleure performance d’un jeune acteur pour Bastian Antonio Fuentes aux Young Artist Awards 2024, et le prix de la meilleure actrice dans une production internationale pour Maribel Verdú par l’Union des Acteurs Espagnols.

Un film imparfait mais audacieux

Malgré ses imperfections, The Flash joue un rôle crucial dans la transition du DCEU vers une nouvelle ère sous la direction de James Gunn. En introduisant le concept de multivers et en réinitialisant la chronologie, le film ouvre la voie à de nouvelles histoires et interprétations des personnages emblématiques de DC.

Au final, The Flash est un film imparfait mais courageux. Il ose raconter une histoire personnelle dans un cadre tentaculaire, explore des émotions authentiques dans un monde de super-pouvoirs, et assume un amour sincère pour l’héritage DC tout en préparant l’avenir. Si sa réussite commerciale est discutable, son ambition, elle, est indéniable.

Ce n’est pas le chef-d’œuvre espéré par les fans, ni la catastrophe annoncée par certains. C’est un film de transition, un film de rupture, un film qui tente de conjuguer passé, présent et futur en une seule course contre la montre.

Et vous, pensez-vous que The Flash a réussi à réconcilier le public avec l’univers DC ? Ce Barry Allen vous a-t-il ému, surpris, dérouté ? Êtes-vous prêt à suivre la prochaine ère du DCU ? Partagez vos impressions, vos moments forts, vos espoirs pour la suite. Parce qu’au fond, l’histoire des super-héros, c’est aussi la nôtre : une quête de sens, d’identité et de rédemption dans un monde en perpétuelle accélération.

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