Sorti le 13 septembre 2024 sur Netflix, Uglies s’inscrit dans la lignée des adaptations de romans dystopiques pour jeunes adultes, à l’instar de Hunger Games ou Divergente. Basé sur le roman éponyme de Scott Westerfeld publié en 2005, le film, réalisé par McG, met en scène une société futuriste où la beauté est standardisée par une chirurgie esthétique obligatoire à l’âge de 16 ans. Joey King incarne Tally Youngblood, une adolescente impatiente de subir l’opération qui la transformera en « Pretty », jusqu’à ce qu’une rencontre bouleverse ses certitudes.
Quand la rébellion naît du doute
Dans un monde post-apocalyptique, la société a instauré une norme de beauté unique, imposée à tous les adolescents lors de leur seizième anniversaire. Ceux qui n’ont pas encore subi l’opération sont appelés les « Uglies » et vivent en marge de la société. Tally Youngblood, proche de l’âge fatidique, attend avec impatience sa transformation. Cependant, sa rencontre avec Shay, une jeune fille sceptique face à cette uniformisation, l’amène à découvrir « la Fumée », une communauté de rebelles vivant en harmonie avec la nature et refusant l’opération. Confrontée à des choix déchirants, Tally remet en question les fondements de sa société et sa propre perception de la beauté.
McG : Un réalisateur entre action et introspection
Joseph McGinty Nichol, connu sous le pseudonyme McG, s’est fait remarquer avec des films d’action tels que Charlie’s Angels et Terminator Renaissance. Avec Uglies, il s’attaque à un registre plus introspectif, tout en conservant son style visuel dynamique. Le réalisateur a collaboré étroitement avec l’auteur Scott Westerfeld, également producteur délégué, pour rester fidèle à l’esprit du roman. McG a déclaré : « J’ai parlé longuement avec Scott pour m’assurer que nous respections l’univers du livre. Il a été un collaborateur formidable à chaque étape. »
Une production ambitieuse aux décors soignés
Le tournage principal d’Uglies s’est déroulé entre octobre et décembre 2021 à Atlanta, en Géorgie, avec des reprises en début d’année 2024. La ville a été choisie pour sa diversité de paysages urbains et naturels, permettant de recréer les différentes zones de l’univers dystopique du film. Des lieux emblématiques d’Atlanta, comme le jardin botanique et le pont Park Drive à Piedmont Park, ont été utilisés pour représenter respectivement « New Pretty Town » et le pont reliant « Uglyville » à cette dernière. Les ruines du moulin de New Manchester à Lithia Springs ont servi de décor pour « la Fumée », le repaire des rebelles. Les scènes futuristes ont été renforcées par des effets visuels réalisés en studio, notamment pour les séquences d’hoverboard, que Joey King a décrites comme « amusantes mais effrayantes » en raison de l’utilisation de harnais en hauteur.
Une adaptation qui manque de profondeur
Malgré un sujet prometteur, le film a été critiqué pour son manque de profondeur et son traitement superficiel des thèmes abordés. Le Guardian a qualifié le film de « dystopie fade et datée », soulignant une exécution maladroite et des performances peu convaincantes. Le scénario, coécrit par Vanessa Taylor, Jacob Forman et Whit Anderson, peine à apporter une véritable originalité, se contentant de recycler des éléments déjà vus dans d’autres franchises comme The Hunger Games ou Divergente.
De plus, le choix de casting a été remis en question. Les acteurs censés incarner des « Uglies » correspondent déjà aux standards de beauté actuels, ce qui affaiblit le message du film sur la superficialité des normes esthétiques. Sur les réseaux sociaux, de nombreux spectateurs ont exprimé leur déception face à ce manque de cohérence.
Des performances inégales malgré un casting prometteur
Joey King, également productrice déléguée du film, apporte une certaine énergie au personnage de Tally Youngblood. Cependant, sa performance ne parvient pas à compenser les faiblesses du scénario et de la mise en scène. Chase Stokes, dans le rôle de Peris, a été critiqué pour son manque de crédibilité en tant qu’adolescent, étant âgé de 31 ans lors du tournage. Laverne Cox, en tant que Dr. Cable, incarne une antagoniste stéréotypée, et son personnage soulève des questions sur la représentation des identités transgenres dans des rôles de « méchants » liés à la transformation physique.
Un accueil mitigé malgré un bon démarrage
Malgré des critiques négatives, Uglies a connu un bon démarrage sur Netflix, avec 20 millions de vues au cours des trois premiers jours suivant sa sortie, se classant deuxième des films les plus regardés sur la plateforme cette semaine-là. Cependant, cette popularité initiale n’a pas suffi à compenser les retours critiques défavorables. Sur IMDb, le film obtient une note moyenne de 4,7/10, reflétant une réception globalement décevante.
Une adaptation en demi-teinte
Uglies avait le potentiel de proposer une réflexion pertinente sur les normes de beauté et la conformité sociale dans une société dystopique. Cependant, une exécution maladroite, un manque de profondeur scénaristique et des choix de casting discutables ont conduit à une adaptation qui peine à convaincre. Malgré un démarrage prometteur en termes de vues sur Netflix, le film n’a pas su s’imposer comme une référence du genre. Il reste à voir si les suites prévues, basées sur les romans suivants de la série, parviendront à redresser la barre et à offrir une expérience plus aboutie
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Je suis Claire, critique passionnée avec un regard acéré pour les détails artistiques. Mes critiques mêlent profondeur et élégance, offrant des perspectives uniques sur les médias. Avec une plume raffinée et une compréhension fine des œuvres, je m'efforce d'enrichir le dialogue et d'éclairer les spectateurs.
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