Temps de lecture : 7 minutes

En 2025, le genre extraction‑shooter (souvent qualifié « PvPvE ») connaît un regain d’intérêt. Alors que certains titres peinent à réinventer la roue, ARC Raiders arrive avec l’ambition de devenir un modèle pour le futur : développé et publié par Embark Studios, déjà reconnu pour son travail sur d’autres projets multijoueurs, ce jeu sort le 30 octobre 2025 sur PC, PlayStation 5 et Xbox Series X|S. (Date confirmée)
Ce qui attire d’emblée l’attention : un modèle payant (≈ 40 $) dans un genre où le free‑to‑play domine, une structure de raids/extractions, et une promesse de tension constante. En tant que critique de jeux vidéo depuis plus d’une décennie, je scrute non seulement le fun immédiat, mais aussi la capacité du titre à durer, à créer une communauté et à offrir une progression juste. ARC Raiders coche déjà plusieurs cases.
Plongée sur le gameplay : raids, tension et risque réel
Plonger dans ARC Raiders, c’est accepter le risque. Chaque session débute par une phase d’infiltration ou d’assaut sur une des cartes généreuses du jeu. L’objectif : extraire des ressources, accomplir des contrats, sortir vivant ou mourir riche… ou non. Le cœur du gameplay repose sur ce schéma d’extraction : vous entrez, vous jouez, vous tentez de repartir. La menace est double : d’une part d’autres joueurs (PvP) ; d’autre part des ennemis IA très agressifs (les « ARC », machines mortelles). L’équilibre entre ces deux dimensions est au cœur de l’expérience.
Le gun‑play est solide : les armes résonnent, les couvertures fonctionnent, les déplacements — bien que parfois perfectibles — permettent de gérer assez bien les situations d’engagement. Plusieurs critiques saluent la sensation de tir, la profondeur des mécaniques de raid : il faut planifier, coopérer, ou se faire laminer.
Mais ce qui distingue ARC Raiders : la tension permanente. On sait que tout peut arriver — un joueur surgit, une machine tourne dans votre dos, ou un passage mal anticipé vous piège. Le jeu ne permet pas le relâchement. En revanche, pour les amateurs de sessions tranquilles, ce niveau d’exigence pourra paraître élevé.

Rémunération du risque
Dans un jeu d’extraction, la boucle de récompense est cruciale : que puis‑je gagner ? Comment puis‑je progresser ? ARC Raiders propose un système de loot et de craft bien pensé : à la sortie d’un raid, votre butin peut être conservé, mais vous pouvez aussi le perdre si vous ne vous extrayez pas. Cette mécanique crée un suspense palpable à la sortie de chaque session. De plus, une boutique interne (monnaie en jeu convertible) permet d’acquérir des éléments cosmétiques ou parfois des équipements spécifiques.
Cependant, la critique pointe aussi un bémol : la respec (réinitialisation de l’arbre de compétences) demande de gros efforts en termes de ressources et d’« offrandes », ce qui peut ralentir la progression et frustrer les joueurs occasionnels. De plus, certaines tenues cosmétiques sont jugées trop chères à l’achat.
Globalement, la progression mérite les efforts fournis : on ressent que chaque décision de prendre plus de risques peut rapporter gros — ou coûter cher. Pour le joueur souhaitant s’investir, c’est très stimulant.
Quand l’Unreal brille (ou pas)
Visuellement, ARC Raiders s’impose. L’utilisation de l’Unreal Engine 5 permet des environnements variés et immersifs, des effets de lumière travaillés, des panoramas qui donnent envie de s’y attarder. Les cartes sont assez vastes pour donner une sensation d’échelle, tout en restant assez compactes pour maintenir la tension d’extraction.
Côté performance : sur PC, les premiers retours soulignent une optimisation correcte, mais quelques micro‑glitches subsistent et le netcode nécessite parfois patience. Sur consoles, l’expérience semble fluide dans l’ensemble, bien que certains chargements ou transitions souffrent encore d’un manque de finesse.
Du côté sonore, la direction artistique est soignée : les effets d’armes, les drones, l’ambiance musicale participent pleinement à l’immersion. Quelques animations de personnages sont perfectibles, et certains déplacements paraissent légèrement rigides — mais cela ne gâche pas l’ensemble.
En somme, sur le plan technique et artistique, ARC Raiders fait très bonne figure pour un lancement de ce type.
Matchmaking, serveurs et communauté
Un jeu multijoueur ne vaut que par son infrastructure. ARC Raiders a connu, à son lancement, quelques difficultés de serveurs face à un afflux massif de joueurs — ce qui est compréhensible mais non négligeable. Le studio a réagi en offrant des compensations. Sur le front matchmaking, le jeu propose un bon compromis : on peut jouer solo ou en escouade (2 ou 3 joueurs), et le matchmaking regroupe des joueurs aux niveaux et équipements similaires, ce qui limite l’effet « gear score écrasant ».
La communauté, pour le moment, semble saine : plusieurs joueurs choisissent de coopérer face aux machines plutôt que de déclencher immédiatement des fusillades. Cette dimension « humain contre robot » crée une dynamique intéressante, où la survie collective vaut parfois plus que l’élimination du joueur adverse. Cela constitue un vrai point différenciant.
Bien sûr, comme tout jeu compétitif, certains comportements toxiques peuvent apparaître, mais l’infrastructure semble robuste et bien pensée pour une sortie importante.
Peut‑on croire en 10 ans de live‑service ?
Pour durer, un extraction‑shooter doit proposer du contenu régulier : nouvelles cartes, mécaniques, saisonnalité. ARC Raiders arrive au lancement avec quatre cartes principales, ce qui est déjà raisonnable. Le studio a annoncé une feuille de route ambitieuse, avec mises à jour prévues.
Le modèle économique payant permet d’éviter certaines dérives free‑to‑play, mais l’équilibre contenu/prix devra rester juste pour convaincre sur le long terme. Le pari est louable : si Embark Studios tient ses promesses de mises à jour fréquentes et renouvellement des contrats/loot, le jeu pourrait bien s’imposer comme une référence du genre.
Cependant, vigilance : le genre évolue vite, la concurrence est vive, et le joueur d’aujourd’hui attend autant de profondeur que de renouvellement. ARC Raiders a les bases pour réussir — maintenant, c’est à la suite de faire la différence.
Comparaisons
Lorsqu’on évoque ARC Raiders, on pense inévitablement à des titres comme Escape From Tarkov ou The Finals (également développé par Embark). Contrairement à Tarkov, qui mise sur une expérience ultra‑lourde, punitive, et typiquement hardcore, ARC Raiders propose une accessibilité plus large sans sacrifier la tension. Comparé à The Finals, qui est free‑to‑play et plus classique dans sa structure, ARC Raiders vise un angle extraction avec enjeux élevés.
D’autres épisodes attendus dans le genre le mettent sous pression, mais pour l’instant, il se démarque : ingénierie de cartes bien pensée, IA menaçante, boucle de risque/récompense très bien calibrée. Pour les amateurs d’extraction‑shooter, il offre une alternative rafraîchissante, et pour les néophytes, une porte d’entrée moins fermée que certains titres ultra‑specialisés.
Verdict final et note
En conclusion, ARC Raiders réalise plus qu’un simple coup d’essai : il offre une expérience d’extraction multijoueur intense, bien équilibrée et visuellement attirante. Ses atouts majeurs : tension permanente, progression motivante, infrastructure online solide, direction artistique réussie. Ses principaux défauts : quelques rigidités de mouvement, des temps de progression qui peuvent paraître lents pour un joueur occasionnel, et un prix (≈ 40 $) qui impose d’être convaincu.
Pour ces raisons, je lui attribue la note suivante : 8,5 / 10.
Je recommande ce jeu à tout joueur qui aime le défi coopératif, les sessions à hauts enjeux et les jeux multijoueurs avec réel potentiel de longévité. En revanche, si vous cherchez uniquement un jeu casual à lancer pour 30 minutes sans engagement, d’autres titres seront peut‑être plus adaptés.
Notre avis :
Partager cet article :
| Sur le même sujet
| Au hasard
| Les plus lus
Soyez le premier à réagir