Kirstie Alley

Kirstie Alley était une actrice américaine au charisme flamboyant et au talent comique incontestable, connue pour sa spontanéité, son autodérision et sa capacité à incarner des femmes fortes, vulnérables, drôles et attachantes. Née le 12 janvier 1951 à Wichita, dans le Kansas, et décédée le 5 décembre 2022, elle laisse derrière elle une carrière marquée par des rôles emblématiques dans des séries télévisées et des films populaires, ainsi qu’une personnalité aussi flamboyante qu’inclassable.

Avant de se lancer dans le cinéma, Kirstie Alley étudie le théâtre et la décoration d’intérieur à l’université. Elle déménage en Californie au début des années 1980, initialement pour travailler dans la décoration, mais son charisme naturel et son allure singulière attirent rapidement l’attention d’Hollywood. Elle fait ses débuts remarqués en 1982 dans Star Trek II: The Wrath of Khan, où elle joue le rôle de Saavik, une officier vulcaine. Ce premier rôle dans un univers culte lui permet de se faire connaître, mais c’est à la télévision qu’elle accède à la notoriété.

C’est en 1987 qu’elle rejoint la série à succès Cheers, remplaçant Shelley Long. Elle y interprète Rebecca Howe, une manageuse de bar à la fois ambitieuse, névrosée, séduisante et hilarante. Ce personnage lui permet d’exprimer toute la palette de son jeu comique, tout en révélant une vulnérabilité sincère qui la rend profondément attachante. Son duo avec Ted Danson devient l’un des plus populaires de la télévision américaine. Grâce à ce rôle, elle remporte un Emmy Award et un Golden Globe, consolidant son statut de star du petit écran.

Parallèlement, Kirstie Alley brille aussi au cinéma, notamment dans les années 1990. Elle connaît un immense succès populaire avec la trilogie Look Who’s Talking (Allô maman, ici bébé), où elle incarne une mère célibataire attachante, aux côtés de John Travolta. Les dialogues intérieurs du bébé (doublé en version originale par Bruce Willis) ajoutent une touche originale à ces comédies familiales qui deviennent des classiques du genre. Sa complicité à l’écran avec Travolta, doublée d’une profonde amitié dans la vie réelle, contribue au charme du film.

Tout au long de sa carrière, Kirstie Alley ne craint pas de se montrer sous un jour authentique, parfois à contre-courant des codes de l’industrie. Dans la série Veronica’s Closet à la fin des années 1990, elle incarne la fondatrice d’une entreprise de lingerie, un rôle qui lui vaut à nouveau une nomination aux Emmy Awards. Elle joue avec les stéréotypes de beauté, d’âge et de pouvoir féminin, souvent avec une grande ironie.

À partir des années 2000, Kirstie Alley devient aussi célèbre pour son rapport au corps et à la célébrité. Souvent prise pour cible par la presse people en raison de ses variations de poids, elle choisit d’en faire un sujet public et même artistique. En 2005, elle joue son propre rôle dans la série satirique Fat Actress, une fiction semi-autobiographique dans laquelle elle tourne en dérision son statut de célébrité et les diktats d’Hollywood. Son honnêteté brute et son humour mordant séduisent un public fidèle.

Malgré les polémiques – notamment autour de son affiliation à l’Église de Scientologie, qu’elle défendra toujours ouvertement – elle garde une image d’actrice courageuse, assumée et profondément humaine. Dans ses dernières années, elle participe à plusieurs émissions de téléréalité, comme Dancing with the Stars ou Celebrity Big Brother, où elle continue de montrer sa franchise et son autodérision.

Kirstie Alley meurt en décembre 2022, à l’âge de 71 ans, des suites d’un cancer. Sa disparition suscite une vague d’hommages, notamment de la part de John Travolta, qui la décrit comme « l’une des relations les plus spéciales » de sa vie. Le public se souvient d’elle non seulement pour ses rôles emblématiques, mais aussi pour son courage à affronter les normes d’une industrie parfois impitoyable, et pour la sincérité avec laquelle elle a toujours abordé son métier et sa vie personnelle.

Kirstie Alley était une actrice à la fois drôle, courageuse et pleine de contradictions. Elle a su imposer une présence unique dans le paysage audiovisuel américain, en mêlant humour, sensibilité et une bonne dose d’irrévérence. Derrière ses rôles comiques se cachait une femme lucide, combative et profondément attachée à sa liberté d’expression.

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