
Patrice Leconte est un réalisateur, scénariste, producteur et parfois acteur français, né le 12 novembre 1947 à Paris. Figure essentielle du cinéma hexagonal depuis les années 1970, il s’est illustré dans une grande diversité de genres, passant de la comédie populaire au drame intimiste, avec un sens du récit et une élégance visuelle qui ont fait de lui l’un des cinéastes les plus respectés de sa génération. Son style mêle souvent tendresse, ironie et mélancolie, dans un cinéma accessible mais jamais banal.
Des débuts au Splendid et à la comédie
Passionné par le dessin et le cinéma dès l’adolescence, Patrice Leconte entre à l’IDHEC (l’ancienne FEMIS) dans les années 1960. Il commence sa carrière comme dessinateur de bandes dessinées pour le journal Pilote, tout en préparant ses premiers courts-métrages.
Son premier long-métrage, Les Vécés étaient fermés de l’intérieur (1976), une comédie policière absurde avec Jean Rochefort et Coluche, passe relativement inaperçu. Mais il rebondit très vite en collaborant avec la troupe du Splendid, à qui il offre en 1978 l’adaptation au cinéma de leur pièce Amours, coquillages et crustacés, qui devient… Les Bronzés.
Avec ce film, puis Les Bronzés font du ski (1979), il réalise deux des comédies françaises les plus cultes de l’époque. Ces succès populaires inscrivent Leconte dans le paysage cinématographique, même s’il rêve déjà d’un cinéma plus personnel.
Un virage vers le cinéma d’auteur
Patrice Leconte refuse de se cantonner à la comédie de troupe. À partir des années 1980, il opère un tournant vers un cinéma plus intimiste, centré sur les relations humaines, souvent marquées par la solitude, le désir ou la marginalité.
Il collabore régulièrement avec Jean Rochefort, dans des films qui marient humour, poésie et mélancolie :
- Tandem (1987), sur un animateur de jeu radio itinérant, est l’un de ses films les plus aimés.
- Monsieur Hire (1989), avec Michel Blanc, est un thriller psychologique glaçant, salué par la critique internationale. C’est aussi une rupture totale avec l’univers comique de ses débuts.
- Le Mari de la coiffeuse (1990), porté par Jean Rochefort et Anna Galiena, sublime une passion amoureuse singulière et sensuelle.
Un réalisateur éclectique et prolifique
Patrice Leconte aime varier les styles et les époques. Il explore le film historique avec Ridicule (1996), une peinture satirique de la cour de Louis XVI, qui reçoit une nomination aux Oscars et remporte le César du Meilleur Film. Ce film lui assure une reconnaissance internationale.
Il s’essaie aussi à l’adaptation littéraire avec :
- La Fille sur le pont (1999), une romance en noir et blanc avec Vanessa Paradis et Daniel Auteuil,
- L’Homme du train (2002), un face-à-face inattendu entre un professeur et un truand, où Johnny Hallyday étonne dans un rôle grave et touchant,
- Confidences trop intimes (2004), une histoire d’amour timide entre une femme en détresse et un homme solitaire.
Chaque film témoigne de sa volonté de creuser la psychologie de ses personnages et de révéler leur part d’ombre ou de fragilité.
Un regard tendre sur les êtres humains
Ce qui caractérise le cinéma de Leconte, c’est sa capacité à raconter des histoires simples, intimes, souvent mélancoliques, dans un style visuel très soigné, parfois proche de la peinture ou du théâtre. Il excelle dans les dialogues discrets, les silences éloquents, et les rencontres improbables entre des personnages que tout oppose.
Il a aussi prouvé qu’il savait filmer l’absurde avec intelligence, comme dans Dogora (2004), un documentaire sans parole tourné au Cambodge sur une musique symphonique.
Un réalisateur fidèle à ses envies
Patrice Leconte a toujours préféré les projets personnels aux blockbusters. Il a écrit plusieurs livres, et il continue à réaliser des films à son rythme, souvent avec des comédiens fidèles (Jean Rochefort, Daniel Auteuil, Richard Bohringer, Sandrine Bonnaire…).
En 2022, il surprend encore avec Maigret, adaptation sombre et élégante du roman de Simenon, avec Gérard Depardieu dans le rôle du célèbre commissaire. Ce film prouve une fois de plus sa capacité à se réinventer, même après plus de quarante ans de carrière.
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